MOOMOU Jean (Guadeloupe), Maître de conférences HDR, Histoire et anthropologie

Jean MOOMOU, docteur en histoire et civilisations (EHESS, Paris, 2009), maître de conférences en histoire des mondes moderne et contemporain (depuis 2011) et habilité à diriger des Recherches (Université de Toulouse 2 Jean Jaurès, depuis 2020). Il exerce au sein de la Faculté Roger Toumson-UFR des Humanités caribéennes (Université des Antilles) ; membre du groupe de recherche (LC2S-UMR-CNRS 8053) et chercheur associé au GRENAL (Groupe de Recherches sur les Noir-e-s d’Amérique Latine, Université Perpignan Via Domitia).

La « structure faîtière » de sa recherche est la compréhension de l’humain, dans son unicité et dans sa multiplicité. Elle questionne aussi bien au discours que l’Homme tient sur son passé et la manière dont il le gère (approche étic) en insistant sur les interactions qu’il établit avec ses semblables et son environnement (approche émic). Elle étudie l’histoire du fait colonial à travers les discours et représentations de l’esclavage chez les populations d’origine africaine de la Guyane et des Antilles et l’anthropologie historique des sociétés orales. Jean Moomou travaille, depuis 2002, sur les sociétés en marge du monde colonial et postcolonial, singulièrement les Marrons du Surinam en Guyane française (XVIIIe-XXIe siècles), les Boni notamment et leur relation avec les autres Bushinenge. Depuis deux ans, sans pour autant abandonné son terrain initial, il est passé (avec le thème de l’inédit de l’Habilitation à Diriger des Recherches) à l’observation du comportement des voisins guyanais des Boni, les Amérindiens, les Créoles, à l’égard de la France, puis de l’ensemble des populations d’origine africaine totale ou partielle des Antilles françaises. Il engage une approche qui traverse leur recherche d’identité depuis l’abolition de l’esclavage (1848), en particulier vis-à-vis du modèle français, de la Nation française et de ce qu’elle leur offre dans ses propositions politiques et sociales en relevant ce qu’ils en retiennent, adaptent et en rejettent au fil du temps.

À travers ses thématiques de recherches qui touchent aux sociétés et cultures du monde colonial, à l’histoire du fait colonial, à l’esclavage et post-esclavage, Jean Moomou interroge les dynamiques sociohistoriques et interculturelles (colonisateurs et colonisés) dans les Guyanes, l’histoire des représentations et des pratiques sociales, la gestion du passé colonial dans les sociétés marronnes et créoles (Guyanes et Antilles françaises) ainsi que les politiques de mémoire. Il a écrit deux livres, a co-dirigé deux ouvrages, et a publié une vingtaine d’articles dans des revues scientifiques à comité de lecture et une vingtaine de chapitres d’ouvrages.

Bibliographie :

2021 : Moomou, J. « Patrimonialisation du marronnage : usages et pratiques au Suriname », Cahiers des Amériques latines [En ligne], 93 | 2020, mis en ligne le 10 mars 2021, consulté le 22 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/cal/10704 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cal.10704

2020 : Moomou, J. « Maroni-Lawa, espace paradoxal de négociation. Autorités coloniales et coutumières boni en Guyane française (1880-1965) », Cahiers d’études africaines, LX (3), n°239, 2020 : 615-651. [En ligne], 239 | 2020,                          mis en ligne le 03/012023. http://journals.openedition.org/etudesafricaines/31748; DOI:https://doi.org/10.4000/etudesafricaines.31748.

2018 : Moomou, J. « Héritages de la société coloniale des XVIIe-XVIIIe siècle chez les Marrons businenge », Journal des Africanistes, n°88, 2018 : 60-100.

2015 : Moomou, J. « Le Mémorial ACTe : « Quai Branly de Guadeloupe, Louvre des Antilles-Guyane, Gorée des Amériques ! », Revue Outremers, 103, n°388-389, 2015 : 107-136.

2015 : Moomou, J. et apfom (dirs.), Sociétés marronnes des Amériques, Actes du colloque, Saint-Laurent-du-Maroni, Matoury, Ibis Rouge éditions.

2013 : Moomou, J. Les Marrons Boni de Guyane : luttes et survie en logique coloniale (1712-1880), Matoury, Ibis Rouge éditions.